Lueurs à l’horizon de la politique des transports

Lueurs à l’horizon de la politique des transports

22 juin 2016 agvs-upsa.ch – L’Assemblée générale de routesuisse – Fédération routière suisse FRS s'est déroulée dans une atmosphère marquée par l'attente de la nouvelle conception des conditions-cadres en politique des transports et du futur tournant technologique de la mobilité. Les représentants des intérêts du trafic routier motorisé ont bon espoir que la priorité systématique du rail en politique des transports soit enfin brisée et que la route puisse jouer le rôle qui lui revient pour répondre à la demande en termes de mobilité.

Dans son allocution d'ouverture devant les représentants des associations du trafic routier et de l'économie automobile, Rudolf Zumbühl, président de routesuisse, a déclaré que le vote populaire en faveur de la réfection du tunnel routier du St-Gothard avait mis fin à plus de vingt ans de politique d'obstruction des adversaires du trafic routier. Depuis quelque temps déjà, on peut relever dans le débat sur la politique des transports de nettes tendances visant à corriger la politique critique, voire carrément hostile menée jusqu'ici à l'égard du trafic routier.

Il y a un peu moins de 20 ans, le Conseil fédéral avait rejeté l'élargissement de l'A1 à six voies avec l'argument qu'il fallait d'abord achever le réseau des routes nationales, a poursuivi Rudolf Zumbühl. Parallèlement, le gouvernement a rappelé qu'il avait l'intention, dans le cadre du concept de protection de l'air, de renoncer jusqu'à la réalisation de "Rail 2000" à l'élargissement de tronçons autoroutiers existants. Du coup, des projets d'aménagement des routes nationales ont été bloqués et la planification a été suspendue. La facture de cette politique nous la payons aujourd'hui sous la forme de 22 800 heures d'attente dans les bouchons chaque année sur le seul réseau des routes nationales. Et les bouchons s'allongeront dans les années à venir au point de nous faire sentir douloureusement les négligences et omissions de la politique des transports des années écoulées, a constaté le président de la FRS.

Pour toutes ces raisons, le projet FORTA et l'arrêté sur le réseau 2012 qui lui est intégré jouent un rôle central pour le trafic routier, car ils permettent d'aménager les infrastructures et, partant, d'atténuer les problèmes de circulation tout en tenant compte des besoins de toutes les régions du pays. Le président de routesuisse a cependant mis en garde contre des espoirs excessifs: ces aménagements prendront beaucoup de temps. A lui seul, le contournement de Zurich par le nord ne sera pas achevé avant 2025.

Entre-temps, la gestion de la circulation routière avec une organisation renforcée desflux et de la quantité du trafic constitue sans doute une chance de prévenir à court terme le risque de bouchons permanents. Pour Rudolf Zumbühl, les chances poli- tiques que ces mesures soient effectivement prises dépendent cependant de la con- fiance que l'on fait à l'efficacité d'interventions comme la gestion des bandes d'arrêt d'urgence, les signalisations variables de la vitesse maximale, la gestion des voies d'accès aux autoroutes ou encore l'interdiction de dépasser faite aux poids lourds. Ces mesures doivent être prises dans le seul but d'éviter les bouchons et non pas à d'autres fins. Et le président de routesuisse d'ajouter : « Il ne faut en aucun cas que les mesures de gestion du trafic servent de prétexte à reporter, voire à abandonner les aménagements routiers nécessaires. »

L'assemblée générale de routesuisse a élu trois nouveaux membres à son Comité central: Roland Bilang, administrateur EV, Matthias Forster, administrateur Infra Suisse, et Roger Uhr, président central de la Fédération suisse des automobilistes et motocyclistes SAM. L'assemblée générale a en outre approuvé une modification des statuts qui permet aux organes de routesuisse de renoncer désormais à l'exploitation d'un service de documentation et d'information propre à l'association.

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